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Gemmologie et lithothérapie, 2 sœurs ennemies

Tout d’abord, qu’est-ce qui se cache derrière ces termes ?

La gemmologie vient des mots latins « gemma » qui veut dire bourgeon et dans son sens figuré pierre et « logos » qui veut dire science, étude.

La gemmologie, c’est donc la science des pierres ou plutôt l’étude scientifique des pierres. De tout temps, les hommes ont étudié les pierres et les ont utilisées en tant que parures de beauté. On en retrouve des traces dans les rites funéraires de l’Égypte ancienne ou en Amérique du Sud chez les Incas, Mayas, Aztèques… ou encore géographiquement plus prés de nous chez les peuples Gaulois ou Vikings. En effet, ont été découverts dans des sites archéologiques toutes sortes de bijoux ornés de pierres fines plus ou moins taillées. Donc déjà à cette époque la notion de dureté avait été appréhendée.

Ce n’est toutefois que beaucoup plus tard au 18ème siècle, en 1788 avec René Just Haüy, que la gemmologie a pris ses quartiers de noblesse avec les différentes découvertes : cristallographie, propriété de la lumière, chimie organique, etc. ainsi que toutes celles qui vont suivre et qui continuent d’être découvertes chaque jour. Le terme « gemmologie », dans son sens actuel, n’a vu le jour qu’au début du 20ème siècle.

Avec ses nouvelles technologies, l’étude des pierres a pris son essor et de ce fait, le ménage a dû être fait dans les appellations. C’est ainsi que l’on a découvert que la plupart des rubis qui se trouvent sur les bijoux des têtes couronnées étaient en fait des spinelles ; pierres chimiquement très proche, mais n’ayant pas du tout le même système cristallin. Ou encore que ce qui était dénommé « émeraude du Pérou » était en fait du diopside et que la fameuse « turquoise de Lima » n’est autre que de la chrysocolle.

Tout ce qui est rouge n’est donc pas du rubis et tout ce qui est vert n’est pas de l’émeraude. Ce fut une avancée majeure dans l’étude des pierres et dans la gemmologie.

Et la lithothérapie dans tout ça ?

Le terme lithothérapie vient du grec « lithos » pierre et « thérapia » soin ou cure. C’est donc le soin par les pierres. Se contenter de ça, est autant réducteur que dire que la pénicilline guérit de la malaria.

La lithothérapie, en bonne médecine, fait appel à différentes sciences telles que l’anatomie, la chimie organique, mais également la minéralogie, la cristallographie, l’origine de la couleur dans les pierres, l’interaction entre les éléments chimique composant les pierres et ceux de notre organisme par le biais des oligoéléments comme dans l’oligothérapie. Mais la lithothérapie fait également appel à des sciences répondant à l’intuition comme la radiesthésie, la psychologie, la colorimétrie, le mouvement des différentes énergies, le magnétisme,… et par-dessus tout le bon sens.

Toutes ces sciences, dans le sens premier du terme, soit « savoir » sont connues et reconnues, mais certaines dites « sciences nobles » sont quantifiables et démontrables alors que d’autres n’étant ni quantifiables ni démontrables sont déclassées et ont ainsi projeté la lithothérapie dans le monde occulte et ésotérique, cataloguant ainsi la lithothérapie de pseudo-science.

Étymologiquement, occulte veut dire « ce qui est caché et secret » et ésotérique veut dire « ce qui est réservé aux adeptes ». Toutes les Sciences peuvent alors avoir ce label « occulte et ésotérique ».

De tout temps, les hommes ont cherché à se soigner par ce qui les entourait, à savoir les plantes et les minéraux. On trouve des traces dès l’Egypte ancienne de soin par les pierres, de collyre fait à base de chrysocolle par exemple, ou encore un autre minéral qui a été utilisé depuis la plus haute antiquité comme l’argile. Ses vertus sont connues depuis longtemps, à tel point que même les animaux sauvage vont se rouler dans la boue pour se soigner quand ils sont blessés.

Les vertus des pierres sont connues depuis la Haute Antiquité et ont été transcrites au Moyen-Age par Hildegarde de Bingen, laquelle a été récemment nommée Docteur de l’Eglise car ses connaissances et enseignements avaient une résonnance pour les hommes de notre temps. Elle a, dans ses écrits, retranscrit la somme des connaissances de son époque. Ses écrits ont été un peu oubliés, mais ressortent maintenant. On peut alors se rendre compte que même si les explications ne sont pas toujours très précises et compréhensibles, Hildegarde fait néanmoins allusion et référence à la cristallisation et aux oligoéléments. Pour mémoire, le principe de cristallisation n’a été expliqué et rationalisé qu’au 18ème siècle alors qu’Hildegarde vivait au 12ème siècle.

La lithothérapie est donc une science au moins aussi ancienne que la gemmologie, même si elle n’a pris sa forme actuelle que très tardivement à la fin du 20ème siècle. Pour son malheur, elle compte encore dans son sein trop de charlatans dont le fond de commerce est basé sur l’empirisme, la crédulité du monde et la jeunesse de cette science, quand bien même elle repose sur des sciences ancestrales orientales comme la Médecine traditionnelle chinoise ou la médecine ayurvédique nous venant d’Inde, entre autres.

Il est donc grand temps de rapprocher la lithothérapie de la gemmologie et des autres sciences quantifiables et démontrées.

Marie-Sophie

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