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La Gemmologie, c’est quoi ?

Qu’est-ce que la Gemmologie ?

J’ai entendu de tout,

  1. C’est l’étude des gémeaux,
  2. Cela a quelque chose à voir avec les sciences occultes,
  3. En fait c’est comme la gynécologie. Pourquoi alors donner un autre nom ? Parce que les deux termes n’ont pas la même origine linguistique !
  4. C’est l’étude du vin et des vignes,
  5. Cela concerne les planètes et les météorites,
  6. Cela a un rapport avec la géothermie,
  7. Cela concerne la culture du pin et la récolte de la séve.

Bref, des îdées, mais un peu tout et n’importe quoi et pas forcément par des gens dit « inculte ». Mon préféré  : « Les pierres, mais tu étudies aussi d’autres prénoms ? »

1          Un peu d’éthymologie

La vérité vrai  : la gemmologie, c’est l’étude des pierres précieuses, fines et/ou ornementales. Le terme « Gemmologie » vient du latin « gemma », bourgeon (et au figuré pierre précieuse) et « logos », étude.

Le terme « gemme » a vu le jour au XIème siècle par la transformation du terme « jamme », le sens du « suc de résine » dont les gouttes ont été comparées à des perles s’est développé dans l’ouest et le sud-ouest de la France. Terme utilisé en sylviculture puis par son sens figuré est devenu au XXème siècle « gemmologie » telle que nous l’utilisons et l’entendant maintenant.

Maintenant que l’on sait de quoi il est question exactement, on pourrait distinguer 2 sortes de gemmologues, le gemmologue de terrain et le gemmologiste[1], celui qui comme le légiste, reste dans son laboratoire et établit des vérités et des certificats.

Les deux sont autant méritoires.

2          Le Gemmologue

Le gemmologue de terrain, que j’appellerais le Gemmologue simplement, lui, c’est un genre d’Indiana Jones, un chercheur de reliques, un aventurier, un fou furieux, un doux rêveur. Le Gemmologue, pour sa passion peut aller dans des endroits improbables. Qui, sain d’esprit, voudrait aller patauger dans la gadoue par 40° à l’ombre sans ombre et y rester toute la journée à regarder chaque petits cailloux en s’extasiant, il faut vraiment être dingue.

Mais pour être allé visiter des mines, c’est super génial, dommage que la journée de jour ne fasse que 8h, on serait bien resté plus longtemps, même en plein soleil.

Le travail du gemmologue de terrain peut aussi être assimilé au travail du mineur, car en effet parfois le Gemmologue se transforme en mineur et plonge au cœur de la mine pour participer à la fièvre de la recherche.

Le mineur cherche les pierres, il va racler la boue et de son œil d’expert reconnaître un brut de saphir ou de rubis d’un brut de grenat ou de tourmaline voire de spinelle. Seul l’œil de l’expert fait la différence entre un vulgaire caillou et quelque chose de précieux.

Ce n’est qu’ensuite que le gemmologue va pouvoir intervenir et donner son avis d’expert également. Choisir du brut taillable et exploitable pour en faire ressortir la magnificence est tout un art qui s’apprend avec l’expérience, avec l’habitude. En l’occurrence, l’œil ici ne suffit pas. Il faut également une source de lumière relativement puissante. Si la pierre est transparente, lumineuse de l’intérieur, le soleil peut se transformer en sauveur et en bougeant la pierre dans la lumière, on peut voir sa transparence, sa pureté, sa couleur. Si, par contre, la pierre est trop sombre, ou trop incluse, le soleil ne suffit pas, et alors, il faut une torche puissante. Là, quelque chose de fabuleux peut se produire, de l’obscurité naît la lumière. Soudain, un éclat et la lumière passe, le brut a le potentiel d’une gemme exceptionnelle, pourtant au départ, le pronostic était plutôt moyen. Avec ce brut magnifique de 50 carats, je pourrais avoir une pierre de 5-6 carats exceptionnelle qui me remboursera largement tous les frais engagés. Il faut savoir que lors de la taille, on perd à peu prés 50% de matière. Bien sûr, tout dépend de la pureté du brut et la perte de matière peut varier grandement, mais il faut compter ça environ.

3          Le travail de la pierre

Le travail du gemmologue se met en pause là. Il doit donner son magnifique brut à un lapidaire qui va le dégager de sa gangue de roche et le préformer et ensuite le facetteur va procéder au fignolage (facettage et polissage). Bien sûr, le lapidaire et le facetteur peuvent être la même personne. Pour éviter les substitutions de pierre ou la trop grande perte de matiére, il est préférable de superviser le travail du lapidaire qui va ébrutter (enlever la roche mére ou la gangue) et lui donner sa future forme définitive. Nous reviendrons sur ce sujet plus amplement dans un futur article.

On pourrait presque dire que la commence le travail du gemmologiste qui, dans son laboratoire va examiner la pierre sous tous les angles et en faire sa carte d’identité en établissant un certificat mentionnant les caractéristiques techniques, optiques ainsi que ses différents constituants chimiques et les inclusions qu’elle pourrait avoir où les traitements que la pierre aurait pu avoir subie (chauffage ou autre traitement) et enfin sa provenance.

Une fois le certificat établie la pierre commence une nouvelle vie, celle de la « Gemme ».

* * *


[1] Anglicisme, mais terme que l’on retrouve utilisé l’un pour l’autre en Belgique et au Canada

Marie-Sophie

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