Accueil » La Pyrite,une pierre complexe…

La Pyrite,une pierre complexe…

La Pyrite, une pierre complexe…

La Pyrite, l'or des fous
La Pyrite, l’or des fous

J’ai voulu pour ce nouvel article sur la découverte d’une gemme, prendre une pierre « facile », j’ai choisi la Pyrite en me disant c’est cubique, c’est simple. J’ai alors commencé à faire des recherches et j’ai vite vu qu’en fait, la pyrite était une pierre plus complexe que je ne m’imaginais.

Elle se trouve quasiment partout et on la retrouve dans beaucoup de minéraux en inclusion, ou en « parasite », c’est ce que nous verrons plus tard.

Il a été écrit de nombreux articles sur la pyrite, tous disent la même chose, ce qui en soi est bon signe. Tous les scientifiques sont d’accord sur les mêmes choses, aussi je passerai assez vite pour m’attarder sur son histoire, ses applications, ses mythes et légendes.

La Pyrite techniquement

Genre

Nom féminin

Dureté

6 à 6,5 sur l’échelle de Mohs

Densité

4,90 à 5,2

Système cristallin

Cubique

Propriétés optiques et autres

C’est une pierre isotrope (nous reverrons cette notion dans un prochain article), opaque

Éclat du minéral

Elle a un éclat métallique qui peut la faire confondre en apparence avec l’or

Morphologie des cristaux

Du point de vue macroscopique, les cristaux de pyrite prennent souvent des formes dodécaédriques aux faces pentagonales appelés pyritoèdres. De façon générale, la pyrite forme des cristaux d’habitus cubique, octaèdrique ou pyritoèdrique, dont les faces peuvent être striées.

Minéraux associés

La pyrite est l’un des minéraux les plus communs et se forme dans différents milieux géologiques, notamment dans les filons hydrothermaux avec d’autres sulfures, dans les roches métamorphiques serpentineuses et dans les marbres. Ce sont presque toujours des cristaux parfaits ou en agrégats massif.

Composition chimique

C’est un sulfure de fer, de formule FeS2, pouvant contenir des traces de nombreux autres éléments tels que nickel, cobalt, arsenic, cuivre, zinc, argent, or, thalium, selenium, et vadanium,

Couleur

La pyrite va du jaune-cuivre au jaune-gris

Gisements principaux

La pyrite peut être d’origine sédimentaire, magmatique métamorphique mais aussi dans les dépôts hydrothermaux. On trouve également de la pyrite dans certaines météorites.

•    Espagne (Mina Ampliación a Victoria, Navajún, La Rioja)

•    France (Mines de Batère, Corsavy, Arles-sur-Tech, Pyrénées-Orientales, Carrière de talc de Trimouns près Luzenac dans l’Ariège)

•    Italie (Cantiere Vigneria, Miniera di Rio (Miniera di Rio Marina), Rio Marina, Île d’Elbe, Toscane)

•    Pérou (Mines de Huaron, San Jose de Huayllay District, Cerro de Pasco, Daniel Alcides Carrión Province, Pasco Department)

•    Slovaquie (Banská Štiavnica baňa (ex Schemmittz), Banská Štiavnica, Banská Štiavnické rudné pole, Štiavnické vrchy, Banskobystrický Kraj)

La Pyrite historiquement

Le terme provient du grec πυρίτης (λίθος) – pyrítēs (líthos) – littéralement « pierre à feu ».

  • Elle forme une série avec la cattiérite CoS2.
  • Il existe un polymorphe de la pyrite : la marcassite.

La pyrite sert de chef de file à un groupe de 19 espèces isostructurelles selon la classification de Strunz : le groupe de la pyrite, l’on peut y distinguer, entre autres  :

  • Arsenian pyrite : pyrite contenant 3% d’arsenic. Les cristaux de cette variété ont la particularité d’avoir des faces incurvées ou mal formées. Elle s’est rencontrée en France dans la mine de Salsigne dans l’Aude (gisement épuisé) et dans de nombreuses autres localités dans le monde.
  • Ballesterosite : variété riche en zinc et en étain trouvée à Riego Rubio, Ribadeo, Lugo, Galice, Espagne. Cette seule occurrence mondiale suggère que cette « variété » soit en fait un simple synonyme de la pyrite.
  • Bravoïte (synonyme de mechernichite) : espèce décrite par Hillebrand en 1907 et dédiée au minéralogiste péruvien Jose J. Bravo (1874-1928). Cette espèce est déclassée au rang de variété par l’IMA. Il s’agit d’une pyrite nickélifère de formule (Fe,Ni)S2. Il existe une sous variété : l’hengleinite, de formule (Ni,Fe,Co)S2, connue à Müsen (Allemagne). La bravoïte posséde plusieurs occurrences dans le monde. En France elle est connue dans la vallée d’Aure, Beyrède-Jumet, Hautes-Pyrénées, à Malepeyre, Lubilhac, Haute-Loire et dans plus de cinquante autres gisements.
  • Cayeuxite : variété de pyrite riche en As, Sb, Ge, Mo, Ni et autres métaux, se présentant sous forme de nodules polymétaliques du crétacé inférieur. Son nom lui a été donné en référence au minéralogiste français Lucien Cayeux.
  • Cobalt-nickel-pyrite : variété contenant de 2 à 3% de cobalt et 2 à 6% de nickel, de formule 4[(Fe,Ni,Co)S2].
  • Cobaltoan pyrite : variété cobaltifère de pyrite de formule (Fe,Co)S2. Il existe de nombreuses occurrences à travers le monde.

Les cristaux croissent de façon symétrique et entre mêlées à deux, trois ou plusieurs.

Elle est donc constituée par l’imbrication d’une infinité de cubes. C’est Nicolas Sténon au XVII siècle qui mesurait les angles des cristaux des cubes (de pyrite) constate que quelque soit le morceau de minéral étudié, l’angle entre deux faces est toujours identique .Cette découverte fut fondamentale pour la cristallographie, certains cristaux sont simples (cubes), d’autres compliqués comme les rhomboèdres (cristal parallélépipédique dont les 6 faces sont des losanges égaux).

Un peu d’histoire

Le terme « pyrite » est attribué à Dioscoride en l’an 50 qui en fait le premier mention. La pyrite fut remarquée des anciens pour les étincelles qu’elle produit sous les chocs.

Pierre surnommée « l’or des fous » de par sa couleur jaune métallique, les chercheurs d’or croyant avoir trouvé le métal magique. Les grecs, les romains et les incas l’ont utilisée pour façonner des bijoux. Les Incas en polissaient de grandes feuilles et les utilisaient en miroirs. Ils attribuaient, de plus, à cette matière de grandes vertus, ils en portaient sur des bagues, et en amulettes lesquelles étaient ensevelies avec eux après leur mort.

« L’homo érectus » découvrit qu’en frappant un silex sur la pyrite il produisait une étincelle ce qui lui permit de domestiquer le feu il y a 730.000 ans. Plus récemment, la pyrite a été utilisée comme pierre à fusil, un choc contre l’acier produisant une étincelle.

La pyrite est parfois semblable à l’or, par sa couleur jaune-laiton, son éclat métallique et son absence de clivage. Toutefois, la pyrite est plus dure et plus dense que l’or, sa poudre est grise et on ne peut la rayer avec un canif. Contrairement à l’or, elle s’altère facilement.

  • En milieux humide elle se transforme en acide sulfurique et autres produits,
  • Au contact du feu, elle brûle dégageant une flamme bleutée et une forte odeur de soufre

Par combustion, on obtient un oxyde qui donnera du fer et le soufre donnera un acide sulfurique utilisé dans l’industrie.

Dans l’industrie

La pyrite est un minerai reconnu comme agent nuisible lorsqu’il se retrouve dans les granulats servant à la fabrication du béton. Elle devient active en présence d’eau et d’air. Ainsi, le volume des solides produits dépasse beaucoup celui des agents réactifs. La réaction produit un gonflement des remblais de fondation pouvant provoquer une fissuration de la dalle de plancher du sous-sol. Parfois, les dommages touchent également les murs de fondation.

Fissures causées par la Pyrite
Fissures causées par la Pyrite
les fondations et la Pyrite
les fondations et la Pyrite

 

 

Ce phénomène peut apparaître dans les 5 ou 10 ans suivant la construction. Il faut y remédier en remplaçant les dalles car les murs se fissurent et la dalle se soulève. Un problème de pyrite décelé à temps pourrait éviter d’endommager les murs de fondations entourant le remblai contaminé.

Au Québec, le phénomène est répandu en Montérégie, notamment, mais il est possible de le retrouver dans plusieurs autres régions autour de la Vallée du Saint-Laurent. Il touche majoritairement des bâtiments construits durant les années 1980 mais se retrouve aussi dans des maisons construites avant 1970 ou après 1998.

Pour en savoir plus sur le sujet, un très bon site http://www.consommateur.qc.ca/acqc/pyrite.html

Utilisation en joaillerie

La pyrite est considérée comme une pierre ornementale, donc opaque. De ce fait, on ne la trouvera pas ou très rarement facettée. Sa forme naturellement parfaitement cubique et polie rend son utilisation en perles particulièrement aisée.

Elle est utilisée seule (brute ou roulée) ou assimilée à d’autres matériaux, minéraux tels que le verre, l’argent, le cuivre ou l’émail par exemple ou encore avec d’autres pierres telles que l’agate ou le quartz.

D’autre part, elle est souvent en inclusion dans d’autres pierres comme le quartz. Les deux étant d’ailleurs très souvent assimilés dans les gisements. On peut donc facilement extrapoler en imaginant que l’on peut trouver de la pyrite dans toutes les pierres dont les gisements touchent les gisements de quartz tels que  :

  • Emeraude,
  • Marcassite,
  • Calcite,
  • Fluorite,
  • Quartz aventuriné,
  • Lapis lazuli,
  • Turquoise,
  • Schiste,
  • Serpentine,…

Jusqu’à récemment, la marcassite (pierre assez voisine) était beaucoup utilisée dans la bijouterie, puis elle a été abandonnée pour la pyrite car moins fragile et moins facilement altérable en milieu humide.

On la trouve fréquemment montée sur des bijoux dit « pour homme ».

 

Sources

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyrite

http://fissurestech.ca/pyrite.html

http://www.sante-pierres.com/pyrite.html

http://www.lesgrottesdesaintcezaire.com/pyrite.html

http://www.consommateur.qc.ca/acqc/pyrite.html

 

Le grand guide des minéraux  : Sand – édition 2003

Photo :

http://euromin.w3sites.net/mineraux/PYRITE.html

 

* * *

Marie-Sophie

Revenir en haut de page
0 Partages
Partagez
Partagez